PL Preview : Liverpool - Man Utd

Sur fond de polémiques, United se déplace à Anfield où les gens ne marchent jamais seuls. Un endroit où les Red Devils n'ont plus connu le succès depuis décembre 2007.

Pas le temps donc de nous apitoyer sur la performance très moyenne des nôtres cette semaine face au Gala. Pas le temps de pondre une review non plus d'ailleurs. L'essentiel, c'est les trois points, paraît-il... Et puis quand c'est Liverpool qui pointe à l'horizon, on oublie momentanément la Ligue des Champions. Ici, c'est une question d'honneur, de fierté. Ce derby, l'un des plus historique et médiatisé au monde, occupe toujours une place particulière dans le coeur des supporters des deux camps. Oubliez le fait que Liverpool soit devenu un adversaire innofensif pour le titre, un abonné à l'Europa League, et que les Reds de Rodgers ne comptent que deux petits points en quatre rencontres de championnat. Gerrard et ses potes se débrouillent toujours pour sortir le match de leur vie face à United.

Cette saison peut encore être LEUR saison. En battant United et Everton au moins une fois sur deux, les Scousers auront le sentiment du devoir accompli. Et comme United est loin de convaincre les observateurs et les supporters un minimum objectifs, malgré quatre victoires d'affilée, il nous faut rester mesurés et aborder ce derby avec la plus grande prudence. Encore à la recherche de leur première victoire en Premier League cette saison, les Reds n'ont pas droit à l'erreur et comptent bien s'offrir le scalp de leur ennemi juré. Preuve de l'importance de cette rencontre pour Rodgers : il a aligné une équipe B en Europa (victoire 3-5 sur le terrain des Young Boys) pour préserver ses titulaires en vue de ce choc. Sir Alex n'a pas pu se permettre ce luxe et nos joueurs compteront donc quelques jours de repos en moins.

Comme si la tension entre ces deux clubs n'était pas suffisante, deux événements "extérieurs" ajouteront une dimension supplémentaire à cette affiche : la commémoration des 96 victimes d'Hillsborough et les retrouvailles entre Patrice Evra et son copain le raciste à tête de lapin, Luis Suarez. Les supporters de United respecteront-ils la mémoire des supporters Scousers tragiquement disparus en 89 ? Ou quelques imbéciles répondront-ils aux chants "Munichois" et autres gestes mimant un avion que nous réservent régulièrement les pensionnaires du Kop ? Suarez et Evra se serreront-ils la main ?

A vrai dire, on s'en fout. Aujourd'hui comme mercredi, l'important, c'est les trois points. Que le public d'Anfield hue la victime de propos racistes et celui qui a été reconnu coupable, on s'y attend. Que quelques mononeurones ne respectent pas les victimes d'Hillsborough, malgré les appels au calme de Sir Alex ou Vidic, c'est presque inévitable. Le football est un milieu où les sentiments n'ont que trop rarement leur place, même si les Toffees nous ont prouvé le contraire la semaine dernière avec un hommage comme seuls les anglais peuvent en faire. Nous devons gagner. Point. Parce que c'est Liverpool. Parce que ça fait trop longtemps. Parce que nous les avons fait tomber de leur perchoir. Parce que même Arsenal a gagné là-bas. Parce que Kuyt n'est plus là. Parce que Suarez est un gros blaireau. Parce qu'on ne peut pas se permettre de perdre du terrain sur Chelsea et City. Parce que notre équipe a besoin d'un match référence pour ôter ce gros bâton coincé dans son fion.

Contrairement à ce que certaines rumeurs pouvaient laisser croire, Rooney ne sera pas encore prêt. Qu'importe, United dispose en Van Persie, Kagawa, Chicharito et Welbeck, de suffisamment de solutions offensives pour trouver la brêche dans une défense aussi fébrile que la nôtre. Fébrile oui, car nos deux clean sheet ne doivent pas nous mentir ; notre défense est loin d'être rassurante. Le Galatasaray, sans un arbitre incompétent et un brin de malchance, aurait dû marquer au moins un but ; et même Wigan s'est procuré quelques occasions à Old Trafford. Vidic est toujours à la recherche de sa forme d'antan, Evans revient de blessure, Ferdinand ne rajeunit pas, Rafael monte toujours trop et Evra n'a pas du tout profité du match de mercredi pour signaler à Büttner qu'il était le choix numéro un à son poste. En fait, le seul type qu'on veut voir en permanence dans cette défense, c'est David De Gea, mais Fergie n'a visiblement pas le même avis. Au milieu, Carrick semble indéboulonnable, tandis que Cleverley pourrait se voir confier les clés du jeu mancunien, dans un milieu à cinq où Kagawa devrait assurer le lien avec RVP. Scholes ayant joué (bien en-dessous de son niveau) plus d'une heure mercredi, sa présence sur le banc semble inévitable, avec une possible rentrée en cours de match si les choses ne fonctionnaient pas comme prévu (cf Southampton). Sur les ailes, Valencia, décevant mercredi lui aussi, et Nani, auteur d'un match correct mais aussi du troisième péno raté en trois matches, sont toujours des choix évidents.

Vu la forme actuelle des deux équipes, j'imagine bien un match nul tout pourri. Mais ne vous y trompez pas ; demain, sur le coup de 14h30, je serai chaud comme une barraque à frites, avec mon maillot Valencia sur le dos et une immense envie de bouffer du Scouser. En fait, dans ce genre de rencontre, la forme importe peu ; c'est souvent celui qui le veut le plus qui sort gagnant. Une victoire nous permettrait de regarder City et Arsenal se rentrer dans le lard beaucoup plus sereinement... Avant deux matches à domicile face à Newcastle (coupe de la ligue) et Tottenham (championnat) qui boucleront un mois de septembre pour l'instant peu rassurant mais très fructueux.

Prono : 2-2

Bon match à tous

GLORY GLORY MAN UNITED