Man Utd 3 - 0 Tottenham : Les Fergie Babes assurent

Pour son premier match à domicile de la saison, United a régalé le public d'Old Trafford, notamment grâce à une dernière demie heure de folie où la classe biberon des Red Devils était tout simplement trop forte pour les Spurs.

Il y a eu les Busby Babes, il y aura vraisemblablement les Fergie Babes. Les absences sur blessure de Vidic et Ferdinand combinées à l'émergence d'une nouvelle génération dont le talent semble proportionnel aux ambitions, ont poussé Sir Alex à aligner face à un candidat au Top Four la deuxième équipe la plus jeune de son histoire ! De Gea, Smalling, Jones, Evans, Evra, Nani, Cleverley, Anderson, Young, Rooney et Welbeck, pour une moyenne de 23 ans et des poussières. Patrice Evra, 30 ans, faisait donc office de papy hier soir et, accessoirement, de capitaine. Sur le banc, Chicharito fait son retour, aux côtés de Carrick, Park, Fabio ou encore Berbatov, le seul meilleur buteur abonné à la banquette.

Côté Spurs, Harry redknapp doit également composer avec quelques absences pour son premier match de championnat, dont celle de Modric qui a le blues depuis que son transfert à Chelski a capoté. L'équipe a tout de même fière allure : les solides Dawson et Kaboul en défense centrale, Bale et Lennon sur les flancs, Van der Vaart et Defoe aux avant-postes. C'est la même équipe qui a explosé les écossais de Hearts jeudi soir, mis à part dans les cages, où le maladroit Gomes a laissé sa place aux vieux Friedel, qui a la fâcheuse tendance à jouer le match de sa vie face à United.

Après une entrée joyeuse en compagnie de son ami Harry et une courte séance d'autographes, Fergie prend place sur le banc pour observer ses gamins. Et ça commence très fort, dès le coup d'envoi. Rooney lance Young sur la gauche qui alerte Welbeck, trop court, tout comme Nani. Puis récupération de Rooney qui décale Nani à droite pour aller placer sa tête sur le centre qui suivit, dans les bras de Friedel. Pas de quoi affoler les Spurs qui tentent de construire calmement. United place une première attaque rapide à la 8ème minute : Young trouve Cleverley à l'entrée du rectangle dont le tir enroulé force Friedel à se détendre une première fois. Nos jeunes défenseurs n'ont aucune crainte à multiplier les ballons en retrait pour De Gea, malgré les "oooooohhh" des supporters londoniens. Le portier espagnol assure ses relances au pied et se permet même un petit rateau audacieux sur Van der Vaart, sous les yeux amusés du jeune retraité Edwin Van der Sar. Le match est rythmé mais aucune ndes deux équipes ne se montre vraiment dangereuse. United pêche en zone de finition, comme Welbeck qui décroche trop et qui rate la majorité de ses contrôles, ou Nani, plus disponible mais imprécis dans ses centres, alors que la tactique de Tottenham est visiblement de tenter sa chance à distance et de miser sur une nouvelle erreur de De Gea...

Il faudra attendre la 28ème minute pour voir une nouvelle réelle possibilité de but, pour United. Suite à un beau mouvement collectif, Rooney dépose le ballon au second poteau, sur la tête de Young qui tente de lober Friedel. Mais le ballon passe juste au dessus de la lucarne du skinhead américain. De l'autre côté, les défenseurs mancuniens tiennent la baraque et ne laissent que des miettes aux Spurs, qui continuent d'échauffer De Gea à distance. L'arbitre peut siffler la mi-temps et renvoyer les deux équipes au vestiaire sur un score nul et vierge. Le manque d'occasions franches ne signifie en rien que la rencontre soit ennuyeuse. Le rythme est élevé et les deux équipes jouent bien au football, mais il manque la petite étincelle pour mettre le feu aux poudres.

Au retour, les Spurs vont tenter de se montrer plus dangereux, notamment via Lennon, sur leur flanc droit, qui fausse régulièrement compagnie à Evra, dépassé par la vitesse du petit format. United répond par Anderson, qui fusille Friedel après un bon une-deux avec Rooney, la gardien repousse des poings dans les pieds de Wazza, mais sa reprise manque le cadre. La machine est en rôdage, le public le sent et pousse son équipe. Smalling se débarrasse d'Assou-Ekotto sur la droite avant d'adresser un centre contré par Kaboul. Nani fait sa spéciale à droite mais son tir est contré à son tour par un défenseur. Les combinaisons et les appels dans le dos des londoniens se multiplient. Tottenham ne quitte plus ses 30 derniers mètres. Reprise de volée de Young, non cadrée.

Et puis Cleverley. Et puis Welbeck. 61ème, le premier adresse un superbe centre pour le second qui place sa tête entre Dawson et Kaboul pour donner l'avantage à United et libérer définitivement les Fergie Babes. Le rouleau compresseur tourne à plein régime. Coup franc de Rooney vers la lucarne et arrêt de Friedel. Nouvel essai de Shrek, au dessus. Chevauchée fantastique de Jones. Bicyclette de Welbeck. Tottenham en a plein les bottes et United touche au parfait. Le ballon revient inlassablement, par vagues. Nani, puis Anderson buttent encore sur Friedel, mais la grosse perf du keeper quarantenaire ne dégoûte pas les Reds. Evans se distingue à son tour en lui adressant une reprise de volée (69ème). Mais United, aussi sexy soit-il, reste sous la menace d'une égalisation. Alors quand Bale prend pour la première fois la défense de vitesse sur la droite du but de De Gea (75ème), on frémit à l'idée de le voir centrer vers Pavlyuchenko, bien placé devant le but, avant de souffler grâce à un contre de l'au-delà de Phil Jones, extraordinaire hier soir.

La chance des Spurs est passée, les 75.000 spectateurs du Théâtre des Rêves peuvent se délecter de ce qu'ils vont voir une minute plus tard. De Gea lance Young à la main sur le flanc gauche, il remonte le ballon à toute allure avant de trouver, comme souvent, le soutien de Rooney, qui décale Anderson. Le brésilien trouve ensuite Welbeck dans la profondeur dont la talonnade géniale surprend toute l'arrière-garde londonienne et permet à Anderson de fixer Friedel pour faire 2-0 (76ème). Le football est parfois bandant...

De Gea commet ensuite sa seule erreur de la rencontre sur une sortie aérienne, permettant à Defoe de toucher le poteau. A la 81ème, Sir Alex peut faire tourner. Il remplace Welbeck, Cleverley et Young par Chicharito, Giggs et Park. Sir Ryan Giggs devient le joueur le plus capé du championnat anglais avec cette 614ème apparition dans la compétiton. Il fêtera l'événement avec l'assist du 3-0, un petit ballon piqué sur la tête nouvellement chevelue de Rooney (87ème). Le même Rooney qui venait de manquer la cible à bout portant sur un centre de Nani.

L'arbitre siffle la fin d'un match plein d'enseignements. Les espoirs suscités lors du Community Shield étaient fondés, cette jeune équipe a du talent et ce United nouveau joue vite et bien, derrière comme devant, proposant des séquences de toute beauté. Difficile de pointer du doigt l'une ou l'autre individualité tant le collectif s'est montré plus que satisfaisant dans son ensemble. Signalons toutefois la confirmation que Young n'a pas attendu l'hiver pour s'adapter à sa nouvelle équipe, que si Smalling s'affirme de plus en plus comme bien plus que le prochain Rio Ferdinand, il y a en Phil Jones au moins un Vidic pour les dix années à venir. Quant à Jonny Evans, il a été à nouveau irréprochable. Dans le milieu, Anderson semble dans la forme de savie, bénéficiant probablement de sa toute première préparation compète depuis des lustres. S'il affiche la même régularité, il sera l'un des artisans d'une possible nouvelle grande saison pour nous. Son nouveau compère du milieu Tom Cleverley se révèle semaine après semaine comme l'avenir du club à cette position. Rooney est toujours aussi précieux et omniprésent dans le jeu des Red Devils et Danny Welbeck va causer des tracas à Sir Alex au moment de choisir son deuxième attaquant. Enfin, signalons la très bonne performance de David De Gea. Soutenu par tout un stade, le gringalet signe sa première clean sheet en Premier League et a fait étalage de son excellent jeu au pied.

United signe donc sa deuxième victoire en autant de rencontre et rejoint Shitty et Wolverhampton en tête du classement. Tous les feux sont au vert avant d'accueillir Arsenal dimanche prochain. Car si les Baby Gunners connaissent un début de saison pour le moins difficile (un point sur six, aucun but marqué, départs, blessés et exclus), c'est tout à fait le contraire pour nos Fergie Babes, qui ont à nouveau prouvé que Sir Matt Busby était dans le vrai : "S'ils sont assez bons, ils sont assez vieux". Mais qui en doutait ?

Casting : De Gea, Smalling, Jones, Evans, Evra, Nani, Cleverley (Park), Anderson, Young (Giggs), Rooney, Welbeck (Chicharito).

Recalés : Lindegaard, Fabio, Carrick, Berbatov.

Premier rôle : So difficult. J'ai envie de faire comme pour le 1er rôle masculin attribué à toute l'équipe du film Indigènes à Cannes tant l'équipe dans son ensemble fut séduisante. Young, Anderson, Jones, Evans, Smalling, Rooney... Mais avec un but, le premier de la partie, et une passe décisive géniale, Welbeck mérite mon vote cette semaine.

Le prix du public : Vous avez élu sur la page Facebook du blog, à égalité, Danny Welbeck et Anderson (6 votes chacun, 1 pour Young).

Comments

[leo]

Très bonne analyse du match, cette saison faudra faire attention à notre côté gauche quand il y aura des joueurs vifs en face (cf. Lennon vs Evra). En espérant que Fabio se révèle cette année. Sinon ça fait plaisir de voir des joueurs anglais réussir dans notre équipe d'autant plus que Danny et Cleverley sortent de l'Academy :D