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Le Théâtre des Rêves
15 mai 2011

Blackburn 1 - 1 Man Utd

Ce fut dur, ce fut moche, ce fut nerveux... Mais au final, que c'est bon ! United a arraché à Blackburn un partage synonyme de titre. Champagne !

blackburn_utd_1_1Six jours qu’on attendait ce match. Une rencontre à Blackburn qui ne devait être qu’une formalité. Tout le monde en était convaincu, j’en étais certain ; nous allions nous imposer facilement à Ewood Park et ainsi nous assurer définitivement ce 19ème titre tant attendu. Oui mais voilà, ici on parle de Manchester United, le roi du j-me-complique-toujours-la-vie. Pourquoi aurions-nous d’ailleurs connu une après-midi tranquille en déplacement alors que depuis le début de cette saison, chaque rencontre à l’extérieur est un calvaire ? Cinq victoires, neuf nuls et quatre défaites, tel était le bilan peu reluisant des Red Devils avant cet ultime court voyage hors de nos bases. Si United est aujourd’hui champion, il le doit principalement à sa forme étincelante à domicile où ils ont signé un parcours quasi parfait (52/54 pts). Et puis, l’adversaire du jour, pas encore assuré de rester parmi l’élite, n’en avait rien à faire de ce titre dont tout le monde parlait !

On a donc failli vivre un scénario catastrophe, un thriller dont le public se serait délecté pour la dernière journée, avec le champion désigné obligé de l’emporter à domicile contre un reléguable qui vendra chèrement sa peau, tout cela à six jours d’une finale de Ligue des Champions, au risque de remballer le champagne et de l’expédier vers Stamford Bridge. Imaginez le supporter de Liverpool, assis devant sa TV, une pinte à la main, célébrant l’ouverture du score de Blackburn, voyant ces maudits mancuniens trébucher devant le but des Rovers et se gaussant à chaque gag imaginé par notre gardien remplaçant Kuszczak, pour ce qui sera, je l’espère, le jubilé. Imaginez le supporter de Chelsea croire encore au miracle alors qu’ils avaient pris une leçon de football par le futur champion désigné. Imaginez-moi, me disant au fil des minutes que mon voyage vers OT le week-end prochain, en cas de défaite à Blackburn, pourrait être magique ou tragique, avec un suspense incroyable.

Non, ce script est trop bien écrit et mauvais pour le cœur. Alors, pour répondre au but d’Emerton dès la 20ème minute de jeu, après 70 minutes de frustration, de contrôles ratés, de passes manquées, Hernandez parvenait à ralentir du bout du pied la course d’un long ballon, le mexicain tenta alors de devancer la sortie de Robinson et toucha le ballon en premier avant de s’écrouler. On a alors droit à deux grosses minutes de discussions énervées. Les joueurs de United, Vidic en tête, sachant qu’ils avaient là une chance inespérée de revenir au score et d’arracher ce précieux point du titre, réclamèrent le penalty à Monsieur Dowd, qui lui-même consultait son juge de ligne tout en repoussant les requêtes énergiques des deux équipes. Pendant cette petite scénette, le ralenti de l’action nous permet d’en savoir plus. Robinson a bien déséquilibré Hernandez, mais ce dernier avait poussé le ballon bien trop loin pour pouvoir l’exploiter. Pour le supporter de Liverpool, il n’y a certainement pas penalty, pour nous, il est évident. Et si Chicharito a bien joué le coup, le portier anglais des Rovers a bien commis une erreur, certainement inspiré par le Kuszczak show.

Heureusement pour nous, Monsieur Dowd n’est pas supporter de Liverpool… Il désigne enfin le point de penalty ! Et qui d’autre que Wayne Rooney pour se présenter devant le gardien ? Lui le gars d’Everton, lui qui a mis le feu dans la maison en voulant partir. Wazza n’a cessé depuis tous ces mois de chercher à regagner le soutien d’un public déçu par son gros caprice, sur le terrain mais aussi en dehors. Ce penalty serait le dernier pas vers la rédemption. Pardonnez-moi, mais ce garçon a une sacrée paire de couilles. Prendre le ballon après trois minutes de discussions, le poser en sachant que s’il ne rentre pas, il sera peut-être associé à jamais à une des plus grandes débâcles de l’histoire du club, et enfin le tirer de manière si parfaite… Respect. Les supporters de United venus en masse à Ewood Park et tous les autres partout dans le monde peuvent exulter et relâcher leur sphincter… YEEEEEEEEEEEESSSSS !!! Les scousers et les blues peuvent oublier leurs rêves de miracle, United est champion d’Angleterre, pour la 19ème fois.

Car les 20 dernières minutes ne seront qu’une comédie de football, les deux équipes se contentant visiblement de ce résultat. United fera tourner le ballon jusqu’au coup de sifflet final. Le banc bondit sur le terrain et les joueurs laissés au repos, sur leur 31, peuvent rejoindre leurs collègues en sueur pour entonner les plus grands airs de victoire, dont un « Are you watching, Merseyside ? » des plus délectables. Il faudra toutefois attendre le prochain match à Old Trafford pour recevoir trophée et médailles. Comme ça au moins, je ne me déplacerai pas juste pour voir l’équipe B (voire C) se faire latter par Blackpool… A moins que Fergie ne décide de donner du temps de jeu à certains avant la finale européenne et de défendre son invincibilité à domicile.

Concernant le match, pas grand-chose à dire. Après avoir bien commencé, avec notamment une tête de Nani sur la transversale dès la 4ème minute, une première boulette de Kuszczak qu’on pensait sans conséquences allait réveiller Blackburn et ses supporters, jusque là endormis par le rythme lent d’une rencontre que United contrôlait tranquillement. Deux minutes après cette boulette, Kuszczak remettait le couvert avec une sortie aussi hasardeuse que ridicule, offrant aux Rovers une occasion qu’ils ne manquèrent pas. Evans, aligné dans le couloir gauche, n’était pas non plus innocent. La nervosité qui suivit est tout à fait compréhensible et la rencontre sera de plus en plus compliquée pour les Red Devils. Blackburn passera même tout près du 2-0 mais la tête de Hoilett trouvera le poteau (65ème). Le penalty obtenu par Chicharito arrivera donc sans prévenir, comme un cadeau du ciel. Si ce match restera à jamais gravé dans la mémoire des supporters, il ne le devra certainement pas à la qualité du jeu proposé par United.

La saison touche à sa fin. Blackpool, dimanche prochain, et puis Barcelone à Wembley, six jours plus tard, pour peut-être à nouveau un rendez-vous avec l’histoire. En jouant comme hier, United se fera fesser, en jouant comme contre Chelsea, nous avons une bonne chance. Et puis, ce soir-là, il y a peu de chances que Kuszczak soit aligné entre les perches. La décision de Sir Alex de donner congé à Van der Sar a failli nous coûter très cher et souligne à quel point il sera difficile de remplacer le grand Edwin. En attendant, savourons notre titre comme il se doit. Le titre d’une équipe critiquée tout au long de l’année, le titre de la pire équipe de MU depuis des lustres… Le titre du plus grand club d’Angleterre. Top of the perch, and that’s a fact ! Are you watching, Merseyside ?

Ironie du sort, ce titre éclipse le premier trophée de City depuis 35 ans. Malgré le soutien de millions de supporters mancuniens, Stoke s’est incliné sur un nouveau but de Yaya Touré. Tévez a soulevé la Cup, le lecteur anglais le verra dans le journal, derrière la Une frappée d’un énorme 19. Manchester is red.

United : Kuszczak, Fabio (Scholes), Ferdinand, Vidic, Evans, Valencia, Carrick, Giggs, Nani (Berbatov), Rooney, Hernandez.

Pas utilisés : Amos, Smalling, Evra, Anderson, Owen.

Homme du match : Aucun Red Devil n'a brillé hier, dans un match que Kuszczak aura saboté. Et si le polonais mérite le titre de honte du match, il me faut saluer à nouveau le sang froid de Wayne Rooney qui n'a pas tremblé au moment de transformer l'un des penalties les plus importants de sa déjà longue carrière. Merci Wazza ! Sinon, le capitaine défenseur de Blackburn, Christopher Samba, est un monstre qui attire le ballon et qui fera sans doute bientôt les beaux jours d'un plus grand club...

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