Man City 1 - 0 Man Utd (FA Cup)

Les rêveurs peuvent oublier le triplé, United s'est incliné par le plus petit écart face à son voisin bruyant, laissant les citizens accéder à la finale à leur place.

Comme quoi, il ne suffit pas de dire qu'on est les plus forts pour gagner un match. Comme il ne suffit pas de paraître pour triompher, tout Red Devils qu'on soit. Après avoir dominé la première demi-heure, United a peu a peu perdu son football et laissé son rival y croire de plus en plus. Et pourtant, ces 30 minutes de domination auraient pu suffir, car elles ont vu par deux fois, coup sur coup, Dimitar Berbatov galvauder deux occasions en or, résultant de bien jolis mouvements en une, deux touches de balle. Ce n'était décidément pas le jour du bulgare, visiblement lassé de n'être plus qu'un remplaçant de luxe. Hier, le toucher de balle si souvent exquis du bulgare l'avait délaissé, et comme il était notre seul attaquant au coup d'envoi, il y avait de quoi s'inquiéter, déjà. Car Sir Alex avait décidé de la jouer prudente avec un milieu à trois composé de Carrick, Scholes et Park, avec Nani et Valencia sur les ailes. John O'Shea était à nouveau préféré à Rafael et complétait un back four où Ferdinand, Vidic et Evra tenaient leur place. Après nous avoir bluffés ces dernières semaines avec des exemples de coaching gagnant, Fergie a perdu de son ambition, probablement inquiété par le milieu dense des citizens. Pourtant, pour percer leur défense, point fort des skyblues, privé de Rooney, un peu plus d'audace aurait été la bienvenue...

Les hommes de Roberto Mancini terminaient donc la première période en force mais sans parvenir à tromper Van der Sar. Rajoutons également que le très subtil De Jong aurait pu/dû être exclu après avoir planté ses crampons dans la joue de Nani. L'arbitre sera moins clément avec les Red Devils. Ceux-ci ne remonteront pas sur la pelouse avec le mental de conquérant qu'on leur connait et qu'on était en droit d'attendre de leur part, en demi de la Cup, face à Shitty. Et ce qui devait arriver arriva ! Sept minutes après le break, United ne parvenait pas à sortir de défense et Carrick se rendait coupable d'une perte de balle fatale aux abords de ses 16 mètres. Yaya Touré n'en demandait pas tant et s'en allait tromper Van der Sar pour mettre City aux commandes. Ce but ne réveillait pas vraiment United pour autant, qui se montrait très peu inspiré devant et peu dangereux. L'entrée d'Hernandez, à la place de Valencia, ne fut pas le déclic espéré. Et alors que la situation demandait l'inestimable expérience des cadres de l'équipe, c'est notre joueur le plus expérimenté présent sur la pelouse de Wembley qui plantait un couteau dans le dos des siens. A 20 minutes de la fin du temps réglementaire, Paul Scholes tailladait la cuisse de Zabaleta, loin de son but, et voyait immédiatement rouge. Une rouge tout aussi méritée que l'aurait été celle de De Jong en début de rencontre. Du coup, l'association Berba-Chicha était cassée avant de montrer quoi que ce soit, puisque le bulgare laissait sa place à Anderson. City faisait bloc et United se décidait à attaquer, sans succès. City filait vers la finale et Balotelli venait taquiner les supporters des Reds, s'attirant le couroux de Ferdinand.

Jamais lors de cette rencontre, United n'a montré les qualités pour lesquelles ils sont loués cette saison. Envie, mentalité de gagnants, intelligence. Il serait aisé de blâmer Carrick pour sa perte de balle fatale, Berbatov pour son apport proche du néant ou Scholes pour son geste stupide, mais le naufrage fut collectif. Une défaite qui pourrait laisser des traces dans les têtes des joueurs, qui ont maintenant huit, voire neuf matches pour ne faire de ce faux pas qu'un mauvais souvenir d'ici la fin de saison. C'était là le match le plus important de City depuis des décennies, ce n'est même pas le match le plus important de United du mois. Ça fait mal, oui, et plus particulièrement quand il s'agit de City, mais nous avons encore toutes les cartes en main pour faire de cette saison un succès, avec ce 19ème titre comme objectif principal. C'est l'avantage d'être un Red Devil, on a rarement le temps de s'apitoyer sur son sort. car dès mardi, c'est un match à Newcastle qui nous attend et les trois points de la victoire nous rapprocheraient inévitablement de ce titre tant attendu. Wayne Rooney, qui nous a bien manqué hier, sera alors présent et pourra décharger toute sa frustration sur les Magpies, une équipe qui lui réussit régulièrement bien. Enfin, on ne peut s'empêcher de penser à notre Edwin national, qui ne gagnera donc jamais cette Cup... Peut-être qu'une Ligue des Champions supplémentaire atténuerait la peine du hollandais volant.

COME ON RED DEVILS

United : Van der Sar, O'Shea (Fabio), Ferdinand, Vidic, Evra, Valencia (Hernandez), Carrick, Scholes, Park, Berbatov (Anderson).

Pas utilisés : Kuszczak, Smalling, Gibson, Owen.

Homme du match : Non mais vous rêvez ou quoi ? Je devrais plutôt élire la plaie du match, et là mon vote irait à Paul Scholes, ça me fend le coeur... Difficile de croire que notre rouquin rempilera pour un an après ça.